Interview // Andrea Izzotti

Le photographe amateur italien Andrea Izzotti s’est spécialisé dans la photo de faune et de voyage. Ses photos sous-marines présentent l’incroyable beauté des profondeurs des océans, tandis que celles prises « à la surface » offrent un inestimable aperçu des splendeurs de la nature.

Andrea Izzotti, 47 ans, vit à Gênes, en Italie. Passionné de photo depuis sa plus tendre enfance, il découvre un jour le potentiel des reflex numériques. Poussé par un collègue, il diffuse un jour ses premières photos sur Fotolia, juste pour voir si ses images susciteraient de l’intérêt… À sa grande surprise, sa première image se vend sitôt validée par Fotolia ! Il se décide alors à « ouvrir » sa photothèque à Fotolia, en y uploadant aussi bien des photos récentes que de beaux clichés pris au cours des dernières années. Les images de ce photographe amateur ont été saluées par de nombreux concours internationaux.

Andrea Izzotti

 

Andrea Izzotti, d’après votre portfolio, il semble que vous voyagiez beaucoup. Quel est votre lieu favori ?

Le plus étonnant est assurément l’archipel indonésien des Raja Ampat, rattaché à la province de Papouasie occidentale. C’est le royaume de la biodiversité sous-marine : en une seule plongée, je peux repérer plus de 300 espèces. De plus, j’ai eu le privilège de nager avec une dizaine de requins-baleines dans le golfe de Cenderawasih. Le paysage des Raja Ampat est à couper le souffle, avec des milliers d’îlots sur une ligne d’horizon, entre la mer et le ciel, souvent traversée par des arcs-en-ciel. Les couchers de soleil sont parmi les plus fantastiques que j’aie jamais vus, ils vous apportent un sentiment de paix et de sérénité que j’ai rarement ressenti ailleurs.

 

Quels pays vous attirent, que vous n’avez-vous pas encore visités ?

Ceux de l’Afrique centrale et australe.

 

Quel animal a été la plus difficile à photographier ?

L’hippocampe pygmée (que j’ai croisé en Papouasie, à Bornéo et à Célèbes). Il est difficile à dénicher en raison de sa taille, de quelques millimètres seulement, et parce qu’il se camoufle dans des coraux gorgones à des profondeurs ne permettant pas de longues plongées. C’est particulièrement difficile lorsque tout est en mouvement : l’hippocampe, les gorgones et… moi-même !

 

Quelles images se vendent bien dans votre portfolio et dans quels buts pensez-vous qu’on les achète ?

Les best-sellers de mon portfolio sont évidemment les photos de faune (en particulier les requins et les phoques), mais les paysages urbains et l’architecture se vendent bien aussi, comme le quartier de Capitol Hill à Washington DC. Plus inattendu, d’autres images, notamment celles de tissus et vêtements, sont également populaires sur Fotolia. S’agissant des photos de faune, je pense que leur succès est dû à l’originalité et à la rareté des sujets, mais aussi à la qualité des photos que je soumets.

 

Avez-vous dû adapter des méthodes particulières pour la photographie animalière ?

Quand je sens que l’action approche, je me mets en ISO automatique et je photographie en priorité à l’ouverture, pour avoir de meilleures chances de figer le mouvement. Sous l’eau, j’aime utiliser un fisheye, même si cela implique de me tenir vraiment très près de l’animal.

 

Quel équipement utilisez-vous ?

J’ai deux boîtiers Nikon (D4 et D810) et un ensemble d’objectifs très lumineux, du 50 mm F/1,4 au  500 mm F/4. Mon objectif favori, celui sans lequel je ne peux pas sortir, c’est le 70-200 mm F/2,8. J’ai un trépied et monopode Gitzo, la rotule pour 500 mm est une Photoseiki.

L’équipement de plongée consiste en un caisson Easydive Leo 3, fabriqué en Italie, qui peut accueillir plusieurs appareils photo Nikon (D300, D300s, D700, D810 et D800E), avec une série de hublots interchangeables et deux flashs, 1 Subtronic et 1 Sea&Sea.

 

Avez-vous une image préférée dans votre portfolio et pourquoi ?

Ma photo préférée est aussi mon best-seller, c’est celle de l’otarie. Ce plan reflète ma relation à la nature et à la photo, rien n’est préparé : l’idée me vient à l’esprit et puis tout se passe en un instant, ça marche ou ça ne marche pas. S’agissant de cette photo, j’ai vu passer cette otarie femelle et j’ai pensé que si elle ralentissait sous le soleil, ça pourrait faire un beau contre-jour. Non seulement elle s’est arrêtée, mais elle est restée à me regarder juste assez longtemps pour que je presse le bouton. La vie sous-marine est sans cesse en mouvement. Chaque fois que je regarde ce plan, je me souviens du moment exact où l’animal a décidé de m’inspecter, et j’ai ainsi pu figer l’émotion dans une image.

 

Un requin-baleine sous la plate-forme d’un pêcheur en Papouasie, photo finaliste au concours Travel Photographer of The Year 2012, catégorie One Shot – Water. © Andrea Izzotti – Fotolia
Un requin-baleine sous la plate-forme d’un pêcheur en Papouasie, photo finaliste au concours Travel Photographer of The Year 2012, catégorie One Shot – Water. © Andrea Izzotti – Fotolia

 

Un crabe orang-outang sur une bulle de corail, photo finaliste au Wildlife Photographer of the Year 2013. © Andrea Izzotti – Fotolia
Un crabe orang-outang sur une bulle de corail, photo finaliste au Wildlife Photographer of the Year 2013. © Andrea Izzotti – Fotolia

 

Un banc de calamars dans une eau de cristal, cliché vainqueur du concours National Photo Contest for Italy, catégorie Nature, National Geographic 2011. © Andrea Izzotti – Fotolia
Un banc de calamars dans une eau de cristal, cliché vainqueur du concours National Photo Contest for Italy, catégorie Nature, National Geographic 2011. © Andrea Izzotti – Fotolia

 

 

Un lamantin solitaire fouillant dans le sable à la recherche de nourriture, au large de l’Egypte. © Andrea Izzotti – Fotolia
Un lamantin solitaire fouillant dans le sable à la recherche de nourriture, au large de l’Egypte. © Andrea Izzotti – Fotolia

 

Portrait d’une marmotte suisse qui bâille en attendant l’hiver. © Andrea Izzotti – Fotolia
Portrait d’une marmotte suisse qui bâille en attendant l’hiver. © Andrea Izzotti – Fotolia

 

Découvrez également son travail sur son portfolio Fotolia, et sur son site web.

Interview réalisée en partenariat avec Fotolia. Propos recueillis par Patrick Zemour.