Photographier les aurores boréales -

Vous avez toujours rêvé de capturer des aurores boréales dans votre objectif ? En attendant de pouvoir réaliser votre projet, suivez le guide Nicolas Raspiengeas avec Renardo & Puffinou.

Le phénomène

Une aurore polaire est un phénomène lumineux née de la rencontre des particules solaires avec celle de notre atmosphère. Les vents solaires qui produisent les aurores prennent naissance à la surface de notre astre, soit dans les tâches solaires soit des trous coronaux. La magnétosphère terrestre étant plus faible au niveau des pôles, c’est dans ces régions que les particules solaires électrisées pénètrent et interagissent avec les molécules de l’atmosphère. Les aurores prennent alors la couleur de différents types de molécules rencontrées (azote, oxygène, dioxyde) et par déduction cela indique l’altitude à laquelle elles se forment.

Où observer des aurores ?

Si vous voulez maximiser vos chances de photographier des aurores, nous parlerons ici exclusivement des pays situés dans l’hémisphère Nord (Laponie, Islande, Canada). Le choix de votre destination se fera ensuite sur deux critères : d’une part le type de paysages que vous recherchez (arbres enneigés, lacs, fjord, cascades) et d’autre part la météo dans la région choisie.

La météo

Il faut vous appuyer sur le fait que plus il fait froid, plus l’air sera sec et donc moins chargé en humidité et par conséquent ce qui va avec (nuages, précipitations). Partant de ce constat, ce sont les mois de février et mars qu’il vous faut privilégier dans ces régions. Voilà pourquoi en Laponie on dit souvent que lorsqu’il fait froid les aurores vont apparaitre. Vous pouvez aussi vous appuyez sur la liste ci-dessous : la région d’Abisko (Suède), les îles Senja (Norvège), la région du parc national de Pallastunturi (Finlande), la partie Sud-est de l’Islande. Ce sont les régions les plus favorables et qui ont fait leur preuve année après année durant notre séjour en Laponie.

La saison des aurores

La saison officielle s’étend du 21 septembre au 21 mars (équinoxes d’automne et de printemps). Car en plus d’avoir un champ magnétique mieux orienté pour les vents solaires, c’est aussi la période de l’année où il fait nuit sous ces latitudes. Venez au mois de juin et vous comprendrez en voyant le soleil… ne pas se coucher ! Pour suivre en temps réel l’activité aurorale et anticiper ces fameux orages, j’utilise le site : www.spaceweatherlive.com

Le matériel pour photographier les aurores boréales

Premier élément, afin de bénéficier d’une meilleure gestion du bruit, utilisez un reflex avec un capteur plein format, mais pas n’importe lequel. En effet, tous ne se valent pas et ce ne sont pas les boitiers avec le plus de pixels qui sont toujours les plus efficaces… En effet, plus les photosites (pixels) sont nombreux, plus ils sont petits, moins ils sont sensible à la lumière. La taille de capteur équivalent à un boîtier de 36 millions de pixels comme le D800 va générer plus de bruit dans les basses lumières qu’un Canon 6D et ses 20 millions de pixel. D’ailleurs, c’est le boitier que j’utilise pour toutes mes photos. Mais avant de régler vos ISO, vous pouvez déjà vous assurez d’avoir le matériel suivant :

Une optique lumineuse avec une ouverture de 2.8 voire moins et idéalement avec un grand angle (14 – 16 mm) ;
Trépied lourd et stable pour bien enfoncer dans la neige et mieux résister à la météo hivernale ;
Capteur plein format ;
Déclencheur à distance pour minimiser toutes vibrations.

Les réglages

Globalement, j’utilise trois types de réglage en mode manuel en fonction de la vitesse de déplacement des aurores boréales :

Lorsqu’elles sont diffuses et lentes : F4/ 20 s / 2000 ISO.
Mon réglage intermédiaire : F4 / 10 s / 3200 ISO.
Lorsqu’elles sont rapides : F4 / 3 s / 6400 ISO.

Si c’est la première fois que vous en voyez, difficile de faire la part des choses entre une aurore lente et rapide. Pour vous faire une idée de quels paramètres adopter, faites un test avec les réglages ci-dessus et adaptez en fonction. Si la luminosité de l’image vous paraît correcte et que l’aurore afficher est nette, vous êtes sur la bonne voie. Pensez à activer la fonction « verrouillage du miroir » afin d’éviter les micros vibrations générer au déclenchement. Toujours pour gagner en netteté, si elle est présente sur votre optique, désactivez-la stabilisation. Pour la mise au point, si votre optique ne possède pas de sigle, mettez-vous en live view et servez-vous alors d’un point lumineux lointain (étoile, éclairage).

Le bon moment

Je vous donne à mon sens les meilleures conditions à réunir pour shooter des aurores :

La Lune est présente (minimum 25 %) ;
Si lune en dessous de 25 % privilégiés les lacs/fjords pour travailler avec les reflets ;
Avoir un premier plan enneigé ou réfléchissant (eau/glace) ;
Choisir un sujet qui finisse votre image (montagne, église, arbre, personnage) ;
Privilégier les spots orientés dans le quart Nord/Ouest ;
Shooter de préférences les aurores « gentilles » (temps de pose compris entre 10 -20 secondes).