Fotolia présente Peter Jaworowski 11e artiste de TEN Saison 2

Avant de présenter le dernier hors-série de décembre, la saison 2 de Ten fait un arrêt en Pologne à la rencontre du célèbre designer polonais, Peter Jaworowski, également connu sous le pseudonyme de Hejz. Sa création inédite, « Game on », sera téléchargeable gratuitement au format PSD pendant 24 h, le vendredi 8 novembre sur www.tenbyfotolia.com.

Peter Jaworowski est un artiste d’origine Polonaise. Autodidacte, sa renommée n’est plus à faire. Son exceptionnelle maîtrise de Photoshop lui a valu de travailler pour de grandes entreprises comme Nike, Nokia, Oakley et son travail est régulièrement mis à l’honneur dans les revues telles que Computer Arts, IDN Magazine ou Advanced Creation.
En 2007, il crée et dirige le studio Ars Thanea qui compte aujourd’hui pas moins de 40 talentueux collaborateurs qui travaillent sur le CGI, l’animation, les jeux et le développement mobile. L’agence a d’ailleurs participé à la réalisation des créations présentes dans le tout dernier jeu vidéo d’Ubisoft : Assassin’s Creed IV : Black Flag, sorti le 29 octobre 2013.
Ars Thanea est représenté à Londres, New-York, Sydney, Amsterdam et Francfort. Son succès est international.

Deux vidéos, sous-titrées en 12 langues, ont été tournées dans le pays de l’artiste. Celle qui présente son univers est à visionner en avant-première sur la page Facebook dédiée à TEN à partir du 6 novembre. L’autre, dévoilant les techniques de création, sera disponible le jour J, le vendredi 8 novembre, sur www.tenbyfotolia.com.

Présentation de l’artiste
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Peter Jaworowski et je suis l’un des co-fondateurs du studio d’Ars Thanea à Varsovie où j’occupe également le poste de Directeur exécutif de la création.
Plusieurs personnes connaissent mon travail sous le nom de « Hejz ». Je suis né en 1986 à Bialystok, en Pologne, et j’ai déménagé à Varsovie après mes études supérieures.
C’est à ce moment là que j’ai travaillé pour un magazine numérique du nom de Max Weber. J’ai déménagé quelques mois après, je suis alors devenu freelance et me suis spécialisé dans l’art numérique et le design interactif. Après quelques années d’expérience en tant que freelance, on m’a proposé de rejoindre K2, la plus grande agence digitale de Pologne. C’est là que j’ai rencontré mes futurs partenaires et qu’a commencé la belle aventure Ars Thanea …

Parlez-nous de votre formation : avez-vous suivi un parcours universitaire ou êtes-vous autodidacte ?
J’ai étudié les technologies de l’information, mais j’ai arrêté au bout de 2 ans et demi pour me consacrer à l’art numérique et à la publicité. Quitter l’université est l’une des meilleures décisions que j’ai prise dans ma vie ! Ma formation était trop théorique pour m’apprendre des pratiques utiles dans mon travail au quotidien. Je suis un autodidacte dans le domaine de l’art numérique. A Ars Thanea, notre équipe compte 40 personnes et nous n’accordons aucune importance aux diplômes obtenus. Dans notre secteur, ce qui compte c’est le portfolio, l’expérience et le travail acharné.
Je me souviens du temps où j’étais assis devant mon écran durant 12 à 14 heures à ne rien faire d’autre que de travailler sur Photoshop pour apprendre et avancer dans mes projets. Cela agaçait profondément ma mère qui ne me voyait rien faire d’autre que de fixer mon écran.

Travaillez-vous au sein d’une agence ou en tant que Freelance ? Et pourquoi ?
J’ai cofondé Ars Thanea en 2007 avec trois autres partenaires. La transition entre le travail en freelance et celui en agence s’est faite progressivement. L’une des choses dont je me souvienne est, qu’à ce moment là, je travaillais moins la nuit et me levais tôt le jour. Et en peu de temps, j’ai remarqué que je n’étais plus freelance mais que je codirigeais ma propre entreprise à seulement 21 ans.
Au début de ma carrière, j’étais « le plus jeune », j’ai donc dû travailler dur. J’ai appris tellement de choses en si peu de temps. Six ans après, nous avons constitué une impressionnante équipe de 40 talentueuses personnes qui travaillent sur le CGI, l’animation, les jeux et le développement mobile.
Travailler en agence permet d’avoir plus de stabilité dans sa vie. Quand j’étais freelance, chaque jour se ressemblait : se réveiller, travailler, travailler, travailler, dormir et, le matin suivant, recommencer…
Travailler en agence a de nombreux avantages. Cela permet de changer d’environnement : de la maison à un bureau, d’apprendre à connaître de nouvelles personnes et de créer un travail plus abouti grâce à une équipe avec laquelle on peut échanger ses connaissances. On ne peut rêver mieux comme environnement d’apprentissage car le meilleur travail est celui qu’on produit en équipe. C’est stimulant et très prolifique.

Quel a été votre parcours dans l’illustration digitale ?
J’ai commencé avec l’art numérique à l’âge de 17 ans. A cette époque je voulais devenir un joueur professionnel en ligne pour le jeu Quake 2.
Durant ces années de jeux, j’ai rencontré des personnes fascinantes et l’une d’elle m’a montré pour la première fois Paint Shop Pro 6. Je l’ai essayé pendant un temps avant de découvrir Photoshop 7 et ses nombreuses options. C’est un outil beaucoup plus professionnel que j’utilise depuis. Au début, je voulais essayer de faire des simples vecteurs comme des images et les mixer avec des textures variées. Puis, j’ai commencé à expérimenter davantage, à essayer de nouvelles choses et c’est durant cette phase que j’ai beaucoup appris. C’est amusant de regarder des combinaisons d’images de stocks avec des formes abstraites, en ajoutant des tas de détails comme des particules en envol pour créer une composition finale très dynamique.

Quelles sont vos influences ?
Tout m’inspire ! Le beau temps, de bons moments partagés avec ma petite copine ou tout simplement le fait d’écouter de la musique.
Il n’y a pas de règle, l’inspiration peut venir à n’importe quel moment et de n’importe où. Il suffit que je surfe sur internet et que je consulte les magnifiques réalisations produites par des créatifs du monde entier pour me mettre de bonne humeur et me motiver à aller toujours plus loin dans mes réalisations.

Vos influences et inspirations ont-elles eu un impact sur votre style et votre travail ?
Tout ce qui m’entoure aura toujours un impact sur mon travail. Parfois juste un peu et d’autre fois beaucoup plus. Il y a tellement de possibilités que vous pouvez cherchez et dont vous pouvez apprendre, qu’il est presque impossible de les éviter. Le monde entier vous est ouvert, avec des options infinies. C’est pourquoi c’est un travail si excitant.

Comment définissez-vous votre style ?
Quand je travaillais en tant que freelance, mon style était un mélange de photo montage/collage avec des formes abstraites. Toutes les images étaient très détaillées et colorées.
Actuellement, lorsqu’on travaille sur un brief à Ars Thanea, nous adaptons notre style au besoin du client. Il peut s’agir de tout, d’images 3D hyperréalistes comme de peintures numériques.

Quelle est le mot qui vous définit le plus ?
Perfectionniste obstiné. C’est l’une des caractéristiques qui m’a permis d’avancer pendant toutes ces années. Je n’abandonne jamais et je cherche toujours à aller plus loin afin d’améliorer la qualité de mon travail. Lorsque je commence quelque chose, je dois parfaitement le terminer, jusque dans le moindre détail.

Pouvez-vous nous décrire votre méthode de travail pas à pas ?
La première étape est toujours la pré-production. Essayer des concepts de composition, collecter des références et créer des scripts de couleurs.
Après, nous passons à la modélisation 3D, à la mise en place de l’appareil photo pour avoir un angle exact et au verrouillage de la composition. Nous procédons, ensuite, à l’éclairage de la scène, des textures et du rendu. La dernière étape est la post-production et la composition. Très souvent nous utilisons des photos de microstocks comme Fotolia auxquelles nous ajoutons des détails si besoin.

Quels sont vos clients pour lesquels vous préférez travailler ? Pourquoi ?
A Ars Thanea, nous avons des clients internationaux vraiment incroyables. La plupart d’entre eux ont les mêmes valeurs que nous : ils se battent pour leurs idées tout en restant rationnels. Dans ce type de collaboration, il y a un respect mutuel et c’est tout ce qui compte. C’est cette confiance qui nous permet de nous impliquer avec autant de passion dans nos réalisations.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?
Travailler tranquillement… ce sera une année plutôt sous le signe “du voyage”. Depuis janvier, j’ai parcouru les villes de Francfort, Londres et New-York et ce n’est qu’un début. J’ai prévu de voyager davantage notamment à Cannes, Rhodes, Montréal et Venise. J’aime découvrir de nouvelles personnes, cultures et mets culinaires… Ce sont des choses qui vous aident à évoluer en tant que créatif.
Coté personnel, j’envisage de déménager dans un nouvel appartement, ce qui ne sera pas une mince affaire ! J’ai hâte d’y être et j’espère que ce sera le début d’un prochain merveilleux chapitre.

Est-ce important pour vous de continuer à travailler sur des projets personnels en dehors de vos obligations professionnelles ? Pourquoi ?
L’art numérique est ma spécialité et j’aimerais en faire jusqu’à la fin de mes jours. Même si le développement de ma société m’amène à prendre en charge de nouvelles attributions. Je n’ai plus vraiment le temps de me consacrer à des travaux personnels. C’est une évolution naturelle. En ce moment, je me concentre surtout à guider les membres de l’équipe dans la création et le management afin qu’ils puissent faire un meilleur travail jour après jour. C’est finalement plus gratifiant que de faire les images soi-même.

Vous venez d’un pays où la culture et l’histoire sont riches et profondes, cela vous influence-t-il ?
La culture et l’histoire de la Pologne ont façonné mon caractère et ont fait ce que je suis. Ils ont incontestablement influencé mon travail. Je suis fier d’être polonais et j’ai énormément de respect envers les nombreux créatifs très talentueux qui vivent, apprennent, progressent et qui réussissent ainsi à se faire un nom sur le marché.

Pensez-vous que, si vous aviez grandi dans un environnement / culture / pays différent, votre style et votre travail le seraient aussi ?
Si j’avais grandi dans un pays différent, je serais une personne complètement différente avec un style différent. Je pense que notre empreinte artistique évolue en fonction de notre environnement et de nos différentes expériences.

« D’où je viens? » Et « Où dois-je aller? »: est-ce-que ces questions résonnent dans votre travail ?
Je ne suis pas une personne très philosophe. Je fais un travail simple mais avec un parti-pris créatif impactant. Ce sont des choses simples de la vie qu’émanent les créations les plus complexes et les plus chargées d’émotion.
A la fin de la journée, je me vois plus comme un designer qu’un artiste. Le travail que je fais est principalement commercial, ça reste le plus important.

Pourquoi avez-vous rejoint le projet TEN ?
Pendant des années, on m’a demandé comment j’arrivais à créer les effets de lumière dans mes oeuvres. Le projet TEN est un excellent moyen de partager mes connaissances auprès des créatifs du monde entier, que ce soit auprès d’amateurs ou de passionnés qui veulent évoluer en tant qu’artiste numérique. La collection TEN aide les personnes à apprendre plus vite. J’aurais adoré avoir accès aux fichiers sources de grands artistes à mes débuts de carrière !

Quel est votre avis sur la créativité ?
Je crois que tout le monde est créatif, quels que soient le rôle ou la position de la personne dans une entreprise. Tout le monde est capable d’apporter de nouvelles idées. On n’a pas besoin d’avoir une éducation pour être créatif, c’est là, toute la beauté de la chose.

Selon vous, quelles sont les qualités d’un grand designer ?
La principale qualité d’un grand artiste / designer est, sans conteste, sa capacité à travailler en équipe. Les gros projets que vous voyez sont le fruit d’un travail de groupe. Donc un bon artiste numérique doit avoir la capacité de s’intégrer facilement au sein d’une équipe. Il doit être aussi très bien organisé et doit être une personne sur laquelle vous pouvez compter.
La compétence technique d’un artiste n’est finalement pas la chose la plus importante. J’ai connu beaucoup de personnes techniquement irréprochables mais avec lesquelles il était très difficile de travailler. Et j’ai également vu beaucoup de designers qui étaient si motivés, assidus et passionnés qu’ils ont dépassé les plus grands maîtres.

Quel serait votre conseil aux jeunes artistes qui voudraient suivre votre exemple ?
Travailler dur, toujours essayer de faire de son mieux, être transparent avec les clients et respecter les personnes avec qui vous travaillez.

Part 2 : Technique
Parlez-nous de vos outils préférés: (périphériques, logiciels …)
Un de mes principaux outils est Photoshop. J’ai utilisé cette application pour chacune de mes réalisations. Photoshop est pour moi ce que le crayon et le papier sont au dessinateur, un support indispensable pour retranscrire mes émotions et ma créativité
Faire un croquis de composition ou tout simplement créer une maquette avec des photos de stock pour voir si votre vision est conforme aux attentes du client est très simple. En ce moment, en plus de Photoshop, mon meilleur compagnon est mon téléphone portable. Je ne peux aller nulle part sans lui. J’ai besoin d’avoir un accès à mes mails 24h/24.

Quel sentiment ou idée, avez-vous l’intention de transmettre à travers votre création ?
C’est une histoire simple sur l’agilité, la force et la vitesse. J’ai voulu créer une image dynamique et lumineuse, pleine d’énergie et de plaisir. L’image centrale est le joueur de basket en pleine action. Les lignes de lumières donnent ici l’illusion de la vitesse et du mouvement. J’ai choisi des couleurs très inhabituelles pour rendre la scène magique et irréelle. Il s’agit d’un simple terrain de basket, et pourtant il semble sortir tout droit d’un rêve.

Quelle a été la motivation de ce choix ?
Le sport était le thème parfait pour la Collection TEN. Je voulais un thème universel qui puisse servir aux jeunes passionnés du design et du graphisme. Le sport qu’on voit souvent illustré dans les créations commerciales m’est apparu comme un bon exemple. Et comme j’ai toujours été un grand fan de basketball – j’y joue très souvent avec des amis – c’est ce qui m’a inspiré.

Le brief de Fotolia a fait appel à la liberté de création. Aimez-vous travailler en suivant des directives artistiques définies, ou préférez-vous avoir carte blanche ?
Tout dépend de l’état d’esprit du moment. Les deux me conviennent. Parfois, je me sens plus productif quand je suis une ligne artistique directrice et parfois je peux m’éclater en créant quelque chose à partir de rien. Le plus difficile est d’obtenir un projet dans lequel vous êtes libre de faire ce que vous voulez, y compris dans la direction artistique.

Votre travail révèle plusieurs niveaux de profondeurs : pouvez-vous expliquer les différentes «couches» qui le composent ?
J’essaie toujours de construire un PSD sur 3 niveaux. Le premier est un dossier « Arrière-plan » ou « BG » dans lequel je garde toutes les couches, de toute évidence liées à l’arrière-plan, comme ça si le client souhaite changer ou modifier quelque chose c’est beaucoup plus simple.
Dans le deuxième niveau, je place tous les éléments qui entrent dans la composition principale. Enfin, le troisième niveau est celui dédié aux ajustements sur l’image centrale. Cela ne signifie pas que chaque élément séparé ne dispose pas de son propre calque d’ajustement. La plupart du temps, tous mes fichiers incluent des tas de calques.

Avez-vous plus d’information ou “astuces” à révéler sur votre travail et les techniques que vous avez utilisées pour le créer ?
Ce que vous voyez sur l’image est essentiellement une combinaison de photographie de stock qui combine les lumières de la ville la nuit. Il pourrait s’agir d’une voiture en mouvement ou d’un flash sur un fond sombre. Vous découpez une ligne à partir d’une photographie à l’aide de Filtre > Déformation > Rectangulaire en polaire afin d’atteindre une ligne épurée que vous pourrez dupliquer et ajuster plus tard selon vos besoins. L’astuce réside dans l’utilisation à bon escient du mode fusion des calques comme la superposition et l’incrustation.

Vous incorporez divers médias dans votre travail (3D, dessins, images, vecteurs …) : pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Pour la Collection TEN, j’ai utilisé uniquement des images Fotolia. Même si la composition à l’air simple de prime abord, mon illustration est composée de 20 photographies différentes que j’ai mixé afin que la variété des matériaux soit dissimulée. Chez Ars Thanea, nous mélangeons régulièrement différentes techniques : la 3D, la peinture numérique, la photo montage, tout ce qui permet de donner un effet particulier. Comme nous avons d’incroyables talents dans l’équipe, mixer les techniques permet de répondre à de nombreuses problématiques clients en gardant le même budget et le même laps de temps.

Avez-vous utilisé vos techniques habituelles ou de nouvelles ?
Pour cette composition, j’ai utilisé des techniques que je connaissais très bien. Dès le début, je savais le genre d’effet que je voulais créer. Si je n’ai pas utilisé beaucoup d’effets de lumière dans le passé, c’était surtout une question de temps.

Plus d’informations sur :
www.arsthanea.com
www.facebook.com/arsthanea
www.behance.net/thehejz